Remaniement du RPI : quelle leçon de « démocratie » !
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motivés
Mathieu
breizhatao
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Remaniement du RPI : quelle leçon de « démocratie » !
Par Christian Cam
Ainsi, les dés sont jetés. La CCPS a entériné le projet de remaniement de notre RPI le 3 décembre. Côté Education Nationale, on devrait être fixé le 4 février.
Je ne reviendrai pas sur la solution retenue, probablement la plus mauvaise que l’on pouvai imaginer (du point de vue de carte scolaire et d’organisation pédagogique),
mais sur le processus qui a conduit à ce remaniement, maintenant qu’on peut tout dire, qu’il n’y a plus, en ce qui me concerne et de par mes fonctions, de
susceptibilités à froisser, puisque les jeux sont faits...
Et tout d’abord une évidence : le vote indicatif du conseil d’école du 2 décembre (8 pour dont 6 élus et 2 parents, 8 abstentions de parents et 18
contre, les 13 enseignants présents et 5 parents) constitue un véritable camouflet pour les mairies. Non seulement la totalité des élus eux-mêmes ne sont pas en accord avec ce qu’ils ont voté mais, parmi les administrés, seuls deux déclarent ce nouveau scénario acceptable...
Il y a un peu plus d’un an, sur ce forum, je prenais la plume pour pousser un coup de gueule : nous venions d’apprendre, au détour des questions diverses du
conseil d’école de novembre 2008, que le RPI serait revu pour la rentrée 2009. Cela laissait donc à peu près un mois pour en débattre dans nos villages, compte tenu des délais administratifs. La manière d’annoncer les choses était cavalière, le délai singulièrement court...
Le RPI ne fut pas remanié pour septembre 2009. La raison principale est l’impréparation manifeste des mairies à cette éventualité et ses implications financières en lien avec la CCPS. Ceci en dit long sur l’état d’avancement du projet et de la concertation au sein même et entre les équipes municipales, mais qu’importe : il y a un
an, nous avions donc un an devant nous pour préparer l‘avenir, non ?
Et que s’est-il passé depuis un an ? Rien. Absolument rien. Pas une réunion avec ou envers les usagers. Pas une réunion avec ou envers les personnels enseignant et non enseignant. De nos trois villages, un seul article dans les journaux municipaux, à Junas, au printemps. Cet automne, trois publications municipales : pas un mot sur le RPI, ni à Junas, ni à Aujargues, ni à Congénies ! Pas une étude, un document écrit aux intéressés. Mais où diable avez-vous donc vu que quelque chose allait se passer ? L’école, tout le monde s’en fiche ! Mettre sur la place publique l’organisation de ce qui n’est jamais que le dernier vrai service public existant dans nos
villages, qui concerne notre progéniture à toutes et tous, actuelle ou à venir, mais, franchement, quel intérêt ?
Pour ma part, je ne suis pas loin de penser que ce dossier était l’un des plus importants du mandat actuel de nos élus. Mais ceux-ci, drapés dans leur confortable bannière, déjà brandie lorsqu’ils étaient candidats et sur laquelle on peut lire, écrite en lettres d’or, la devise « FAITES NOUS CONFIANCE », articulent leur
action selon deux principes :
fallait bien s’imposer dans le paysage car on n’aurait pas manqué de nous rappeler, par la suite, notre silence...). Quant à l’enquête publique (les
parents d’élèves uniquement, pas l’ensemble des citoyens), elle fut menée il y a un an, alors que la question du remaniement émergeait seulement. Il fallut
insister bien lourdement pour qu’elle voie le jour. Elle constitua « le solde de tout compte » de la consultation.
L’addition et la synthèse de sentiments personnels privés ne constituent pas l’opinion publique et ne remplaceront jamais l’organisation réfléchie d’un débat public. Une
consultation n’est pas une concertation. Elles permettent au mieux de surfer approximativement sur la délégation de pouvoir consacrée par les urnes, entretenue par la manière d’agir des élus et, malheureusement, alimentée par la passivité générale de trop nombreux citoyens. Ca reste confortable un certain temps, jusqu’au
« couac », comme lors du vote au dernier conseil d’école.
Pendant un an, il ne s’est donc rien passé. Pas de débat : le RPI, c’est chasse gardée, une affaire d’élus. Du moins le pense t’on. Vu du dehors, les errements du
dossier, ses rebondissements, avaient quelque chose de particulièrement affligeant, voire de pathétique par moment.
A parte : Ah... pardon ! Il est vrai qu’il y dehors et dehors : moi, je suis impliqué par ma profession, tandis que vous, simple lecteur de ce forum... Donc dire qu’il ne se passe rien, c’est vu de « votre dehors ». C’est tellement vrai, ce manque de débat, qu’on s’est pris à dialoguer via internet (comme il y a un an), alors que nous sommes du même village (je parle ici pour Junas)... C’est tellement vrai que certains parents se sont sentis contraints de créer une APE à la va-vite pour se faire entendre ! Mais de mon « dehors à moi », je sais bien que dans le Sérail, il ne se passait pas un mois sans… qu’il ne se passe quelque chose.
A priori, sur Congénies, la donne était simple : quel que soit le remaniement, cette commune « reprenait ses billes ». Pourtant, une question centrale subsistait :
une seule école ou deux (maternelle plus élémentaire) ? Dès l’origine, on connaissait la préférence de tous (élus compris) pour la seconde solution. On savait aussi – je l’avais indiqué d’emblée – qu’elle n’allait pas de soi, nécessitait une volonté politique. Une volonté politique, c’est agir. Or, la municipalité de Congénies, en un an, n’a pas levé le petit doigt pour que cette hypothèse devienne réalité. Elle n’a pas réuni les usagers, ne leur a pas fait comprendre qu’il faudrait se mobiliser, peser sur l’Education Nationale... Cela s’appelle créer un rapport de force, le B.A BA de l’action politique. A contrario, ce fut la politique molle des salons feutrés. Tant et si bien que la toute puissante Education Nationale, avec un air désolé mais entendu, imposait l’école unique. Dès lors, l’ingénuité sincère d’une élue de Congénies lors du
dernier conseil d’école, s’offusquant poliment de ce qu’avec un nombre plus élevé d’élèves d’âge maternel que Junas et Aujargues réunis, sa commune ne pouvait prétendre à une école maternelle, avait quelque chose de désolant. Qui ne sème rien ne récolte rien, c’est aussi simple que cela. Ou plutôt le désaveu
des parents lors du vote ce qui, quelque part, pour une mairie nouvellement élue, est pire que rien... Ne restent donc, une fois encore, que les enseignants
et leurs organisations syndicales, pour peser une ultime fois lors des instances statutaires en février...
Entre Junas et Aujargues, c’était plus complexe. La situation de la commune d’Aujargues était inconfortable, en ce quelle apportait un faible nombre d’élèves. Une partie de l’équipe, autour du maire, souhaitait très logiquement éviter le fait de se retrouver seul, avec une école à trois classes pour tous les niveaux scolaires.
L’autre partie, ma foi, naviguait probablement à vue, peu investie – on va le dire comme ça – dans ce dossier. Le 2 octobre 2009, le conseil municipal prenait
clairement position non sur le fond (quelle organisation pour le futur RPI ?) mais sur la forme (l’utilisation des locaux). Alors que les relations entre Aujargues et Junas n’étaient pas des plus simples (le concasseur, certes, mais pas seulement) l’équipe junassole se rendit alors compte qu’elle ne pourrait imposer ses vues à Aujargues et qu’une construction engageant deux communes s’élaborait à deux...
A Junas, le Conseil était au moins aussi partagé que les résultats de la consultation d’il y a un an avec, en outre chez certains, un questionnement sur la légitimité de
la décision à prendre et la pertinence du lieu de décision (CCPS). Dans le village, la rumeur faisait écho à cette incertitude pendant une année où chaque scénario possible fut, à un moment, sur la sellette. Qu’un conseil soit partagé n’a rien que de normal. Au début. Qu’il le reste et que les avis tanguent au gré des vents, qu’une route ne se dégage pas au bout d’un certain temps (et du temps, il y en a eu !) montre que le navire n’a pas de capitaine.
Début novembre, on était dans une sorte d’impasse, à tel point que la CCPS s’en inquiéta. J’appris le 6 novembre, via le canal syndical, que les travaux de carte scolaire auraient lieu cette année non pas en mars comme l’an passé, mais début février. J’en avisais la responsable des affaires scolaires de la CCPS. L’information
vérifiée, l’urgence imposait qu’une décision définitive fut prise dans les meilleurs délais (Ca ne vous rappelle rien ? Bis repetita : nous revoilà comme un an en arrière !). Réunissant les élus concernés, la CCPS les somma de trouver une « solution acceptable » pour tous. La finalisation de celle-ci marque un summum de la
« vie démocratique » de nos communes :
Ainsi, à aucun moment, les conseils municipaux de Junas et d’Aujargues n’ont eu le loisir de se réunir – séparément et encore moins ensemble - et de débattre du scénario proposé (à défaut de pouvoir le voter !).
Ainsi, à un moment donné, dans l’urgence, le maire de Junas, conseillé par l’élu chargé des affaires scolaires, a pris une décision définitive, soumise au maire
d’Aujargues qui, si l’on y réfléchit bien, n’avait plus d’autre choix que d’accepter ce compromis...
Ainsi, après un an de désert démocratique envers les usagers et les personnels, même la majorité des élus n’a pas été associée à la décision finale. Elle est le fait des Princes, en quelques sortes. Ce n’était donc même pas une affaire d’élus, mais une affaire de maires. Faut-il rappeler que le suffrage universel promeut une liste, un conseil, dont le maire n’est que l’émanation ?
Résultat des courses : citoyens laissés dans l’ignorance, enseignants et inspectrice mécontents (je passe sur les multiples échos que j’ai des Hautes Sphères depuis
un an), parents insatisfaits, tant à Junas qu’à Congénies, dégradation des conditions de travail pour tous (élèves et maîtres) et partout (nouveau RPI comme Congénies), organisation scolaire organisant la fongibilité des écoles et des élèves dans le nouveau RPI comme à Congénies (contre tous les combats menés par les parents ces dernières années dans l’actuel RPI). Rappelons qu’initialement, ce remaniement ne devait se faire que dans l’intérêt des élèves.
En politique, un seul mot peut qualifier ce genre de résultat : Berezina.
Il y a un an, sortant du champ de leur prérogatives, les enseignants avaient rédigé et communiqué une proposition de calendrier de travail, afin que l‘ensemble des
parties concernées puissent, ensemble et par étapes, débattre, réfléchir puis co-élaborer une ou des solutions. Organisateurs du processus, évidemment associés à toutes les réunions, les élus auraient pu se forger une connaissance du dossier les amenant in fine à faire un choix réfléchi dans des conditions certainement plus sereines et bien plus légitimes. Cette proposition de méthode de travail a été superbement ignorée par l’ensemble des élus de nos trois villages. Jamais aucun d’entre eux n’y a fait allusion.
Il y a un an, lors de l’unique réunion publique sur le sujet, je fus affublé par un élu de Congénies du qualificatif peu flatteur – à mon goût - de « Petit Sarkozy ». Une élue de Junas, par mail, s’était fendue d’une diatribe incendiaire à mon égard, fustigeant mon « absence manifeste de volonté de dialogue ». Chacun pense évidemment ce qu’il veut. Mais, à la manière dont le « dossier RPI » a été mené par mes détracteurs, il me semble qu’ils devraient commencer par se regarder dans une glace : être un(e) élu(e), c’est quoi ? J’ai, pour ma part, une trop haute opinion de la démocratie pour oser employer ce mot dans l’affaire qui nous occupe. La démocratie est un principe difficile qui se construit et se travaille au quotidien. Je n’ai rien vu de tel, jamais, depuis que l’idée de l’éclatement du RPI est dans l’air (au
moins 4 ans).
Il a été préféré une procédure à huis clos, dans des sphères différentes souvent déconnectées entre elles, où l’ensemble des 48 élus de nos villages n’a été que peu
impliqué, mal, peu ou rarement informé (en témoigne le nombre des élus que j’ai personnellement reçu pour leur fournir, à leur demande, et c’est tout à leur honneur, des informations. J’en compte 7 issus des trois villages). Il a été préféré, à chaque fois, des procédures expéditives, prises dans l’urgence. L’accord final se lit, pour un profane, comme un accord entre deux maires, conseillés par un adjoint et, publiquement, l’affichage devient « accord entre les deux municipalités ». En réalité, il s’agit d’une entente entre deux personnes sur un montage réalisé par une troisième dont même tous les autres élus ont été exclus. Le tout bouclé en 5 jours.
C’est effectivement une manière possible de fonctionner et c’est exactement pourquoi et contre quoi je m’étais présenté aux élections municipales à Junas. Si mes
détracteurs cités ci-dessus y trouvent leur compte, grand bien leur fasse. Qu’ils n’omettent cependant pas de s’interroger : des petits Napoléon, il en existe partout, pas seulement au sommet de l’Etat. Ils n’y sont que parce qu’on les y a porté et n’y restent que parce qu’ils trouvent des soutiens. Mais, à leur encontre, l’Histoire est pleine d’enseignements…
Puisse donc 2010 nous apporter d’autres horizons.
Christian Cam, le 30 décembre 2009.
Ainsi, les dés sont jetés. La CCPS a entériné le projet de remaniement de notre RPI le 3 décembre. Côté Education Nationale, on devrait être fixé le 4 février.
Je ne reviendrai pas sur la solution retenue, probablement la plus mauvaise que l’on pouvai imaginer (du point de vue de carte scolaire et d’organisation pédagogique),
mais sur le processus qui a conduit à ce remaniement, maintenant qu’on peut tout dire, qu’il n’y a plus, en ce qui me concerne et de par mes fonctions, de
susceptibilités à froisser, puisque les jeux sont faits...
Et tout d’abord une évidence : le vote indicatif du conseil d’école du 2 décembre (8 pour dont 6 élus et 2 parents, 8 abstentions de parents et 18
contre, les 13 enseignants présents et 5 parents) constitue un véritable camouflet pour les mairies. Non seulement la totalité des élus eux-mêmes ne sont pas en accord avec ce qu’ils ont voté mais, parmi les administrés, seuls deux déclarent ce nouveau scénario acceptable...
Il y a un peu plus d’un an, sur ce forum, je prenais la plume pour pousser un coup de gueule : nous venions d’apprendre, au détour des questions diverses du
conseil d’école de novembre 2008, que le RPI serait revu pour la rentrée 2009. Cela laissait donc à peu près un mois pour en débattre dans nos villages, compte tenu des délais administratifs. La manière d’annoncer les choses était cavalière, le délai singulièrement court...
Le RPI ne fut pas remanié pour septembre 2009. La raison principale est l’impréparation manifeste des mairies à cette éventualité et ses implications financières en lien avec la CCPS. Ceci en dit long sur l’état d’avancement du projet et de la concertation au sein même et entre les équipes municipales, mais qu’importe : il y a un
an, nous avions donc un an devant nous pour préparer l‘avenir, non ?
Et que s’est-il passé depuis un an ? Rien. Absolument rien. Pas une réunion avec ou envers les usagers. Pas une réunion avec ou envers les personnels enseignant et non enseignant. De nos trois villages, un seul article dans les journaux municipaux, à Junas, au printemps. Cet automne, trois publications municipales : pas un mot sur le RPI, ni à Junas, ni à Aujargues, ni à Congénies ! Pas une étude, un document écrit aux intéressés. Mais où diable avez-vous donc vu que quelque chose allait se passer ? L’école, tout le monde s’en fiche ! Mettre sur la place publique l’organisation de ce qui n’est jamais que le dernier vrai service public existant dans nos
villages, qui concerne notre progéniture à toutes et tous, actuelle ou à venir, mais, franchement, quel intérêt ?
Pour ma part, je ne suis pas loin de penser que ce dossier était l’un des plus importants du mandat actuel de nos élus. Mais ceux-ci, drapés dans leur confortable bannière, déjà brandie lorsqu’ils étaient candidats et sur laquelle on peut lire, écrite en lettres d’or, la devise « FAITES NOUS CONFIANCE », articulent leur
action selon deux principes :
- le pouvoir de décider de tout sur tout car, au même titre que la voirie ou l’assainissement, l’école leur appartient.
- La faculté d’amalgamer et de combiner leurs conceptions personnelles, à tous et à chacun, avec les discussions privées qu’ils ont de ça de là – des avis personnels, en somme, y compris les miens – pour se persuader de connaître l’« opinion publique » et d’aller dans le sens de ce qu’elle souhaite.
fallait bien s’imposer dans le paysage car on n’aurait pas manqué de nous rappeler, par la suite, notre silence...). Quant à l’enquête publique (les
parents d’élèves uniquement, pas l’ensemble des citoyens), elle fut menée il y a un an, alors que la question du remaniement émergeait seulement. Il fallut
insister bien lourdement pour qu’elle voie le jour. Elle constitua « le solde de tout compte » de la consultation.
L’addition et la synthèse de sentiments personnels privés ne constituent pas l’opinion publique et ne remplaceront jamais l’organisation réfléchie d’un débat public. Une
consultation n’est pas une concertation. Elles permettent au mieux de surfer approximativement sur la délégation de pouvoir consacrée par les urnes, entretenue par la manière d’agir des élus et, malheureusement, alimentée par la passivité générale de trop nombreux citoyens. Ca reste confortable un certain temps, jusqu’au
« couac », comme lors du vote au dernier conseil d’école.
Pendant un an, il ne s’est donc rien passé. Pas de débat : le RPI, c’est chasse gardée, une affaire d’élus. Du moins le pense t’on. Vu du dehors, les errements du
dossier, ses rebondissements, avaient quelque chose de particulièrement affligeant, voire de pathétique par moment.
A parte : Ah... pardon ! Il est vrai qu’il y dehors et dehors : moi, je suis impliqué par ma profession, tandis que vous, simple lecteur de ce forum... Donc dire qu’il ne se passe rien, c’est vu de « votre dehors ». C’est tellement vrai, ce manque de débat, qu’on s’est pris à dialoguer via internet (comme il y a un an), alors que nous sommes du même village (je parle ici pour Junas)... C’est tellement vrai que certains parents se sont sentis contraints de créer une APE à la va-vite pour se faire entendre ! Mais de mon « dehors à moi », je sais bien que dans le Sérail, il ne se passait pas un mois sans… qu’il ne se passe quelque chose.
A priori, sur Congénies, la donne était simple : quel que soit le remaniement, cette commune « reprenait ses billes ». Pourtant, une question centrale subsistait :
une seule école ou deux (maternelle plus élémentaire) ? Dès l’origine, on connaissait la préférence de tous (élus compris) pour la seconde solution. On savait aussi – je l’avais indiqué d’emblée – qu’elle n’allait pas de soi, nécessitait une volonté politique. Une volonté politique, c’est agir. Or, la municipalité de Congénies, en un an, n’a pas levé le petit doigt pour que cette hypothèse devienne réalité. Elle n’a pas réuni les usagers, ne leur a pas fait comprendre qu’il faudrait se mobiliser, peser sur l’Education Nationale... Cela s’appelle créer un rapport de force, le B.A BA de l’action politique. A contrario, ce fut la politique molle des salons feutrés. Tant et si bien que la toute puissante Education Nationale, avec un air désolé mais entendu, imposait l’école unique. Dès lors, l’ingénuité sincère d’une élue de Congénies lors du
dernier conseil d’école, s’offusquant poliment de ce qu’avec un nombre plus élevé d’élèves d’âge maternel que Junas et Aujargues réunis, sa commune ne pouvait prétendre à une école maternelle, avait quelque chose de désolant. Qui ne sème rien ne récolte rien, c’est aussi simple que cela. Ou plutôt le désaveu
des parents lors du vote ce qui, quelque part, pour une mairie nouvellement élue, est pire que rien... Ne restent donc, une fois encore, que les enseignants
et leurs organisations syndicales, pour peser une ultime fois lors des instances statutaires en février...
Entre Junas et Aujargues, c’était plus complexe. La situation de la commune d’Aujargues était inconfortable, en ce quelle apportait un faible nombre d’élèves. Une partie de l’équipe, autour du maire, souhaitait très logiquement éviter le fait de se retrouver seul, avec une école à trois classes pour tous les niveaux scolaires.
L’autre partie, ma foi, naviguait probablement à vue, peu investie – on va le dire comme ça – dans ce dossier. Le 2 octobre 2009, le conseil municipal prenait
clairement position non sur le fond (quelle organisation pour le futur RPI ?) mais sur la forme (l’utilisation des locaux). Alors que les relations entre Aujargues et Junas n’étaient pas des plus simples (le concasseur, certes, mais pas seulement) l’équipe junassole se rendit alors compte qu’elle ne pourrait imposer ses vues à Aujargues et qu’une construction engageant deux communes s’élaborait à deux...
A Junas, le Conseil était au moins aussi partagé que les résultats de la consultation d’il y a un an avec, en outre chez certains, un questionnement sur la légitimité de
la décision à prendre et la pertinence du lieu de décision (CCPS). Dans le village, la rumeur faisait écho à cette incertitude pendant une année où chaque scénario possible fut, à un moment, sur la sellette. Qu’un conseil soit partagé n’a rien que de normal. Au début. Qu’il le reste et que les avis tanguent au gré des vents, qu’une route ne se dégage pas au bout d’un certain temps (et du temps, il y en a eu !) montre que le navire n’a pas de capitaine.
Début novembre, on était dans une sorte d’impasse, à tel point que la CCPS s’en inquiéta. J’appris le 6 novembre, via le canal syndical, que les travaux de carte scolaire auraient lieu cette année non pas en mars comme l’an passé, mais début février. J’en avisais la responsable des affaires scolaires de la CCPS. L’information
vérifiée, l’urgence imposait qu’une décision définitive fut prise dans les meilleurs délais (Ca ne vous rappelle rien ? Bis repetita : nous revoilà comme un an en arrière !). Réunissant les élus concernés, la CCPS les somma de trouver une « solution acceptable » pour tous. La finalisation de celle-ci marque un summum de la
« vie démocratique » de nos communes :
- L’élu chargé des affaires scolaires de Junas avait réalisé un dossier copieux (7 pages), comprenant plusieurs scénarii, qu’il transmit le dimanche 15 novembre vers midi par mail à l’ensemble des membres du Conseil. Entre temps, le maire de Junas avait invité parents et enseignants de Junas (exclusivement) à une réunion le lendemain, lundi 16/11 au soir, après avoir fait « sonder » à la va vite des parents présents à la sortie de l’école la semaine précédente. Recherche d’un vernis de légitimité pour la décision à venir ? Lors de la réunion, un tour de table fut organisé et c’est au milieu de celui-ci qu’un scénario issu du dossier cité ci-dessus fut avancé par l’élu qui l’avait élaboré.
- Le lendemain mardi 17/11, réunion à la CCPS avec les élus des deux communes concernées. Et le jeudi matin à la première heure, visite des maires et de la CCPS dans les écoles pour annoncer la nouvelle aux enseignants : le scénario avancé le lundi à Junas est retenu.
- Le lundi suivant, 23/11, il était présenté à notre inspectrice de secteur, qui fit la moue... (il n’y a donc pas que les enseignants du RPI à le penser mauvais...mais - c’est pas de chance – tous les « experts »).
- Le mercredi 2 décembre, conseil d’école extraordinaire et le jeudi 3, vote du conseil communautaire.
Ainsi, à aucun moment, les conseils municipaux de Junas et d’Aujargues n’ont eu le loisir de se réunir – séparément et encore moins ensemble - et de débattre du scénario proposé (à défaut de pouvoir le voter !).
Ainsi, à un moment donné, dans l’urgence, le maire de Junas, conseillé par l’élu chargé des affaires scolaires, a pris une décision définitive, soumise au maire
d’Aujargues qui, si l’on y réfléchit bien, n’avait plus d’autre choix que d’accepter ce compromis...
Ainsi, après un an de désert démocratique envers les usagers et les personnels, même la majorité des élus n’a pas été associée à la décision finale. Elle est le fait des Princes, en quelques sortes. Ce n’était donc même pas une affaire d’élus, mais une affaire de maires. Faut-il rappeler que le suffrage universel promeut une liste, un conseil, dont le maire n’est que l’émanation ?
Résultat des courses : citoyens laissés dans l’ignorance, enseignants et inspectrice mécontents (je passe sur les multiples échos que j’ai des Hautes Sphères depuis
un an), parents insatisfaits, tant à Junas qu’à Congénies, dégradation des conditions de travail pour tous (élèves et maîtres) et partout (nouveau RPI comme Congénies), organisation scolaire organisant la fongibilité des écoles et des élèves dans le nouveau RPI comme à Congénies (contre tous les combats menés par les parents ces dernières années dans l’actuel RPI). Rappelons qu’initialement, ce remaniement ne devait se faire que dans l’intérêt des élèves.
En politique, un seul mot peut qualifier ce genre de résultat : Berezina.
Il y a un an, sortant du champ de leur prérogatives, les enseignants avaient rédigé et communiqué une proposition de calendrier de travail, afin que l‘ensemble des
parties concernées puissent, ensemble et par étapes, débattre, réfléchir puis co-élaborer une ou des solutions. Organisateurs du processus, évidemment associés à toutes les réunions, les élus auraient pu se forger une connaissance du dossier les amenant in fine à faire un choix réfléchi dans des conditions certainement plus sereines et bien plus légitimes. Cette proposition de méthode de travail a été superbement ignorée par l’ensemble des élus de nos trois villages. Jamais aucun d’entre eux n’y a fait allusion.
Il y a un an, lors de l’unique réunion publique sur le sujet, je fus affublé par un élu de Congénies du qualificatif peu flatteur – à mon goût - de « Petit Sarkozy ». Une élue de Junas, par mail, s’était fendue d’une diatribe incendiaire à mon égard, fustigeant mon « absence manifeste de volonté de dialogue ». Chacun pense évidemment ce qu’il veut. Mais, à la manière dont le « dossier RPI » a été mené par mes détracteurs, il me semble qu’ils devraient commencer par se regarder dans une glace : être un(e) élu(e), c’est quoi ? J’ai, pour ma part, une trop haute opinion de la démocratie pour oser employer ce mot dans l’affaire qui nous occupe. La démocratie est un principe difficile qui se construit et se travaille au quotidien. Je n’ai rien vu de tel, jamais, depuis que l’idée de l’éclatement du RPI est dans l’air (au
moins 4 ans).
Il a été préféré une procédure à huis clos, dans des sphères différentes souvent déconnectées entre elles, où l’ensemble des 48 élus de nos villages n’a été que peu
impliqué, mal, peu ou rarement informé (en témoigne le nombre des élus que j’ai personnellement reçu pour leur fournir, à leur demande, et c’est tout à leur honneur, des informations. J’en compte 7 issus des trois villages). Il a été préféré, à chaque fois, des procédures expéditives, prises dans l’urgence. L’accord final se lit, pour un profane, comme un accord entre deux maires, conseillés par un adjoint et, publiquement, l’affichage devient « accord entre les deux municipalités ». En réalité, il s’agit d’une entente entre deux personnes sur un montage réalisé par une troisième dont même tous les autres élus ont été exclus. Le tout bouclé en 5 jours.
C’est effectivement une manière possible de fonctionner et c’est exactement pourquoi et contre quoi je m’étais présenté aux élections municipales à Junas. Si mes
détracteurs cités ci-dessus y trouvent leur compte, grand bien leur fasse. Qu’ils n’omettent cependant pas de s’interroger : des petits Napoléon, il en existe partout, pas seulement au sommet de l’Etat. Ils n’y sont que parce qu’on les y a porté et n’y restent que parce qu’ils trouvent des soutiens. Mais, à leur encontre, l’Histoire est pleine d’enseignements…
Puisse donc 2010 nous apporter d’autres horizons.
Christian Cam, le 30 décembre 2009.
breizhatao- Cigaloun timide
- Nombre de messages : 4
Date d'inscription : 18/01/2008
Re: Remaniement du RPI : quelle leçon de « démocratie » !
breizhatao a écrit:Par Christian Cam
Le lundi suivant, 23/11, il était présenté à notre inspectrice de secteur, qui fit la moue... (il n’y a donc pas que les enseignants du RPI à le penser mauvais...mais - c’est pas de chance – tous les « experts »).
je surpris car je pensais que l'inspectrice était d'accord !
Mathieu- Cigale de l'ordre
- Nombre de messages : 255
Date d'inscription : 21/11/2007
Re: Remaniement du RPI : quelle leçon de « démocratie » !
La lecture de" l'écho des capitelles" nous apprend que Congénies aura la chance d'avoir 2 écoles distinctes à la rentrée: à savoir une école maternelle et une école élémentaire (à ne pas confondre avec une seule école nommée école primaire).
C'était donc possible !
BRAVO à ceux qui ont su défendre cette idée...
MJ Pellet
C'était donc possible !
BRAVO à ceux qui ont su défendre cette idée...
MJ Pellet
motivés- Cigaloun timide
- Nombre de messages : 5
Date d'inscription : 30/09/2009
Re: Remaniement du RPI : quelle leçon de « démocratie » !
CONGENIES
AUJARGUES
JUNAS
...
ET NOUS
AUJARGUES
JUNAS
...
ET NOUS
pancho- Cigaloun timide
- Nombre de messages : 3
Date d'inscription : 04/12/2009
Re: Remaniement du RPI : quelle leçon de « démocratie » !
Mme Pellet a raison, mais congenies n'a t-elle pas le soutien du patron local, M Valette président de la ccps ? Comme c'est eux qui ont décidé, au final, ça aide...
comme quoi, chez nos politiques, c'est chacun pour sa gueule. La justice et l'équité, c'est un mirage pour tenir en laisse les pauvres cons (pour reprendre l'expression du big boss qui se présente aux régionales ) comme nous.
Vive la révolution!
comme quoi, chez nos politiques, c'est chacun pour sa gueule. La justice et l'équité, c'est un mirage pour tenir en laisse les pauvres cons (pour reprendre l'expression du big boss qui se présente aux régionales ) comme nous.
Vive la révolution!
don camillo- Cigaou printanier
- Nombre de messages : 22
Date d'inscription : 29/08/2009
Re: Remaniement du RPI : quelle leçon de « démocratie » !
Si je vous suis bien vous auriez souhaité une ou deux fermetures de classes sur Junas afin d’avoir une maternelle, drôle de programme ! De plus si le ministère décide de supprimer les maternelles, nous n’aurions plus d’école, a moins que vous pensiez que si Junas a une maternelle le gouvernement n’osera pas les supprimer. Vive JUNAS centre du monde
tim- Cigaloun timide
- Nombre de messages : 6
Date d'inscription : 23/11/2009
Re: Remaniement du RPI : quelle leçon de « démocratie » !
Pourquoi pas une école normale, comme les autres villages, comme avant ?. Je vois pas pourquoi il y aurait des fermetures au contraire, puisqu'on mutualise pas et il y a pas de classe tampon.
Par contre je suis d'accord avec vous sur la question des maternelles. Même a Congénies si le ministre décide de faire sauter la maternelle, elle sautera aussi. Y a pas de raison. Donc une école maternelle à Junas était pire qui pouvait nous arriver.
Maintenant, s'ils sont contents nos élus d'avoir juste le CP en plus... ces mêmes élus qui voulaient nous faire du carapatte !! bonjour la solution écolo, le bus. Bonjour la pédagogie, couper le cycle 2, et faire du CP une classe tampon. Bonjour le temps perdu pour les parents, bonjour le temps perdu pour les enfants au lieu de faire du sport. Tout ça pour économiser quelques euros pour réhabiliter Aujargues. J'enrage et je maudit les arrangements des politicards
Par contre je suis d'accord avec vous sur la question des maternelles. Même a Congénies si le ministre décide de faire sauter la maternelle, elle sautera aussi. Y a pas de raison. Donc une école maternelle à Junas était pire qui pouvait nous arriver.
Maintenant, s'ils sont contents nos élus d'avoir juste le CP en plus... ces mêmes élus qui voulaient nous faire du carapatte !! bonjour la solution écolo, le bus. Bonjour la pédagogie, couper le cycle 2, et faire du CP une classe tampon. Bonjour le temps perdu pour les parents, bonjour le temps perdu pour les enfants au lieu de faire du sport. Tout ça pour économiser quelques euros pour réhabiliter Aujargues. J'enrage et je maudit les arrangements des politicards
don camillo- Cigaou printanier
- Nombre de messages : 22
Date d'inscription : 29/08/2009
Re: Remaniement du RPI : quelle leçon de « démocratie » !
Et puis, dans l'echo il marque les 3 conseils municipaux ont décidé... mon œil, ils ont rien décidé du tout, ya pas eu vote. Ils ont fait leur arrangement entre maire et pi c'est tout. Le premier vote leur plaisait pas alors il l'on fait sauté. Vous avez déjà vu ça ailleurs pour un RPI ? En sicile ou en union soviétique, peut-être...
don camillo- Cigaou printanier
- Nombre de messages : 22
Date d'inscription : 29/08/2009
Re: Remaniement du RPI : quelle leçon de « démocratie » !
Don Camillo, croyez bien que je comprend votre énervement. Toutefois, la chose étant maintenant décidée pour être mise en place en 2010, je ne puis que vous inviter à vous rapprocher des délégués des parents d'élèves ou bien de la nouvelle association APEJ qui s'est mise en place et qui souhaite faire entendre le sentiment de certains parents de Junas déçus ou frustrés par cette solution.
Les sous entendu de corruption ou autres allusions totalitaires ne fond que jeter de l'huile sur un feu déjà vif. Vous allez braquer les personnes que vous visez et, ce faisant, vous rendrez la recherche d'une solution concertée et plus satisfaisante pour vous, encore plus difficile.
Soyons constructifs.
Les sous entendu de corruption ou autres allusions totalitaires ne fond que jeter de l'huile sur un feu déjà vif. Vous allez braquer les personnes que vous visez et, ce faisant, vous rendrez la recherche d'une solution concertée et plus satisfaisante pour vous, encore plus difficile.
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