Une question de valeur
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Une question de valeur
Je rebondis à présent sur le point 4) de Damery dans son sujet "Je me lance".
Dans notre société de consommation, on juge de la "valeur" d'un homme sur son pouvoir de consommation et sa capacité à accroitre ce pouvoir. Ce critère d'évaluation est individualiste à l'extrême. Nous avons beaucoup progressé dans les sciences (surtout quant ça débouche sur quelque chose de vendable), l'économie. Pour la philosophie, on apprend encore Platon à l'école et on ne connait de plus grand génie artistique que Michel-Ange ou Mozart. Je veux dire par là que l'humain n'a que peu évolué par rapport aux civilisations précédentes, comparativement. La générosité, la compassion, le don de soi ou la développement "non commercial" de l'humain n'engendre que peu de reconnaissance sociale, mais simplement une reconnaissance morale marginale. Les artistes ne sont souvent réellement reconnus qu'après leur mort, ou de leur vivant s'ils sont "riches". Exemple dans la musique, où bien que (presque) tous le monde sait que les "artistes" top50 ou Star Academy ne valent rien artistiquement, ils valent "financièrement" et sont d'ailleurs presque les seuls soutenus par les maisons de disques. Plus grave, ils reçoivent la reconnaissance et l'admiration populaire en occupant la scène à la place de vrais musiciens, et servent de modèles à la jeunesse. C'est pareil en peinture ou cette jolie demoiselle c'est vue condamnée pour avoir déposé un baisé sur un toile bleu unie... c'était elle l'artiste, pas ce bonhomme de renommée mondiale qui fait une toile unie. Idem au cinéma, à la télé...reste peut-être la littérature...
Alors Damery, le point que tu soulèves dépasse à mon avis largement le cadre junassol ou même national. Ce que tu souhaites revient à changer de civilisation, et sur ce point, l'histoire nous montre que ça se passe rarement (jamais?) en douceur, mais après une crise, une guerre, une révolution. Et après, les temps son durs... Pourquoi notre civilisation ne peut-elle évoluer en douceur ? Sans doute simplement parce-que tous les hommes qui ont le mieux réussi dans ce système (et acquis le pouvoir) ont intérêt à le garder debout. C'est toujours pareil...
Alors, pour en revenir à Junas, on peut effectivement réussir à l'échelon local et non sans peine, à réunir des gens de bonne volonté qui vont dans le sens de l'humain et, dans une certaine mesure, encouragent les autres à partager ces valeurs en donnant l'exemple. Mais soyons réaliste : d'une part, ça ne suffira pas à changer toute une éducation. Les gens ont leurs points de repères qu'ils ne sont pas près à lâcher. Et toi ou moi tout pareillement aurions bien du mal à renoncer à tout et nous réhabituer à une autre forme de société. D'autres part, si tu as un équipe de rêveurs à la tête d'une commune, aussi petite soit t-elle, bonjour les dégâts : elle va se faire bouffer et la qualité de vie va se dégrader.
Au final, si je poursuis l'idée jusqu'au bout, je me dis que les associations ou l'argent n'est pas le critère de reconnaissance et de réussite, sont précisément les structures sociales qui peuvent développer ce que tu souhaites. Réussir ton point 1) soutiens aux assos c'est aussi réussir ton point 4), non ? D'où l'importance de ne pas pervertir l'esprit de l'association loi 1901.
D'abord, je penses que ces trois points se retrouvent dans le 1er. On sait préserver la nature, mais ça coute de l'argent. La transformation de communes en cités dortoirs viens aussi de la gestion des priorités en ce qui concerne les investissements urbains, ainsi que de la concentration de l'activité économique là encore pour la recherche de profits. Tout cela, finalement, ne repose t-il pas la question de la place de l'homme dans la société qu'il s'est construite ?
encourager les junassols dans le sens des vraies valeurs pérennes à savoir l'humain avant le pognon, la nature avant la pollution, les contacts avant la cité dortoir,
Dans notre société de consommation, on juge de la "valeur" d'un homme sur son pouvoir de consommation et sa capacité à accroitre ce pouvoir. Ce critère d'évaluation est individualiste à l'extrême. Nous avons beaucoup progressé dans les sciences (surtout quant ça débouche sur quelque chose de vendable), l'économie. Pour la philosophie, on apprend encore Platon à l'école et on ne connait de plus grand génie artistique que Michel-Ange ou Mozart. Je veux dire par là que l'humain n'a que peu évolué par rapport aux civilisations précédentes, comparativement. La générosité, la compassion, le don de soi ou la développement "non commercial" de l'humain n'engendre que peu de reconnaissance sociale, mais simplement une reconnaissance morale marginale. Les artistes ne sont souvent réellement reconnus qu'après leur mort, ou de leur vivant s'ils sont "riches". Exemple dans la musique, où bien que (presque) tous le monde sait que les "artistes" top50 ou Star Academy ne valent rien artistiquement, ils valent "financièrement" et sont d'ailleurs presque les seuls soutenus par les maisons de disques. Plus grave, ils reçoivent la reconnaissance et l'admiration populaire en occupant la scène à la place de vrais musiciens, et servent de modèles à la jeunesse. C'est pareil en peinture ou cette jolie demoiselle c'est vue condamnée pour avoir déposé un baisé sur un toile bleu unie... c'était elle l'artiste, pas ce bonhomme de renommée mondiale qui fait une toile unie. Idem au cinéma, à la télé...reste peut-être la littérature...
Alors Damery, le point que tu soulèves dépasse à mon avis largement le cadre junassol ou même national. Ce que tu souhaites revient à changer de civilisation, et sur ce point, l'histoire nous montre que ça se passe rarement (jamais?) en douceur, mais après une crise, une guerre, une révolution. Et après, les temps son durs... Pourquoi notre civilisation ne peut-elle évoluer en douceur ? Sans doute simplement parce-que tous les hommes qui ont le mieux réussi dans ce système (et acquis le pouvoir) ont intérêt à le garder debout. C'est toujours pareil...
Alors, pour en revenir à Junas, on peut effectivement réussir à l'échelon local et non sans peine, à réunir des gens de bonne volonté qui vont dans le sens de l'humain et, dans une certaine mesure, encouragent les autres à partager ces valeurs en donnant l'exemple. Mais soyons réaliste : d'une part, ça ne suffira pas à changer toute une éducation. Les gens ont leurs points de repères qu'ils ne sont pas près à lâcher. Et toi ou moi tout pareillement aurions bien du mal à renoncer à tout et nous réhabituer à une autre forme de société. D'autres part, si tu as un équipe de rêveurs à la tête d'une commune, aussi petite soit t-elle, bonjour les dégâts : elle va se faire bouffer et la qualité de vie va se dégrader.
Au final, si je poursuis l'idée jusqu'au bout, je me dis que les associations ou l'argent n'est pas le critère de reconnaissance et de réussite, sont précisément les structures sociales qui peuvent développer ce que tu souhaites. Réussir ton point 1) soutiens aux assos c'est aussi réussir ton point 4), non ? D'où l'importance de ne pas pervertir l'esprit de l'association loi 1901.
Dernière édition par le Dim 03 Fév 2008, 13:07, édité 1 fois
Re: Une question de valeur
Je crois beaucoup à l'effet boule de neige.
Si je transmets à mes enfants (les 4) une valeur telle que "le salaire se mérite par la performance réalisée dans le cadre d'une mission faisant l'objet d'un contrat" au lieu de "vole tout ce qui tu peux ou joue aux jeux de hasard pour t'enrichir", j'influence 4 personnes et si chacun d'eux a 2 enfants plus tard, cela fera 8 personnes de plus avec un morceau de ma valeur puis 16 de plus si chacune fait encore 2 enfants, etc.
Nous influencons donc le futur !!!
Si à l'echelle de ma famille puis à l'echelle du village nous parvenons à vivre de belles valeurs humaines, ce n'est pas peine perdue. Nous construisons le monde de demain .... à chelle réduite mais je ne me sens pas l'âme ni la compétence d'un Président de la République
Regardez le site d'un autre village qui essaie aussi, à son échelle, de changer les choses : LGTPPR
Si je transmets à mes enfants (les 4) une valeur telle que "le salaire se mérite par la performance réalisée dans le cadre d'une mission faisant l'objet d'un contrat" au lieu de "vole tout ce qui tu peux ou joue aux jeux de hasard pour t'enrichir", j'influence 4 personnes et si chacun d'eux a 2 enfants plus tard, cela fera 8 personnes de plus avec un morceau de ma valeur puis 16 de plus si chacune fait encore 2 enfants, etc.
Nous influencons donc le futur !!!
Si à l'echelle de ma famille puis à l'echelle du village nous parvenons à vivre de belles valeurs humaines, ce n'est pas peine perdue. Nous construisons le monde de demain .... à chelle réduite mais je ne me sens pas l'âme ni la compétence d'un Président de la République
Regardez le site d'un autre village qui essaie aussi, à son échelle, de changer les choses : LGTPPR
Re: Une question de valeur
Je suis entièrement d'accord avec toi. La solution, c'est l'éducation. Il faut donc des parents convaincus... L'école n'est pas non plus sans reproches : on y apprend la concurrence, on juge les enfants sur leur notes en math (= capacité future à avoir un métier rémunérateur), et je ne parles pas des classes préparatoires aux grandes écoles... C'est une évolution qui se fera sur plusieurs générations avec de la persévérance, de la lucidité, et beaucoup de patience... mais si chacun agit pour convaincre quelques personnes, l'effet boule de neige pourrait bien finir par porter ses fruits.
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